Mon premier reportage

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Les roulettes de ma valise glissent sur le sol marbré de l’aéroport avec un bruit de femme pressée. Si j’avais des talons, un tailleur, les cheveux relevés, je pourrais passer pour une femme d’affaires. Mais non ! je pars en reportage. Le premier de ma toute récente promotion de journaliste, le tout premier tournage de ma carrière. 100% made in moi.
Giwaille est mon compagnon du jour, c’est le cameraman. On va à Bopéra.
Jamais mis les pieds. Enfin les roues oui ! Celles de ma voiture sur la route des vacances, il y a quelques années.
Mais là plus rien ne roule justement ! Les roues de la sacoche (celle qui contient le pied de la caméra) ont disparu pendant le voyage en avion. Houlala ! Pourvu que ce ne soit pas un mauvais présage.
Il fait très beau. On va déjeuner en terrasse ensoleillée. Le premier de l’année. Beaucoup de premières fois décidément. Puis direction le grand théâtre. C’est le commencement du tournage. La visite de ce palais-château vestige intacte du 18ème siècle de 88 m de long sur 25 de large. L’envers du décor, les coulisses c’est l’angle de ce sujet. Nous accompagnons un groupe de touristes et son guide. Giwaille se donne du mal. 8 étages. Un escalier qui inspira Garnier.
Les passages sont étroits. La caméra lourde. Le pied encombrant. Des escaliers tortueux, des tout petits, des ronds, des marches concaves, des montées, des descentes. Giwaille est extra à chaque fois que je lui propose une idée, il est partant, il acquiesce avec un « carrément ». Et il y en aura de nombreux. On finit par nous indiquer l’ascenseur.

Quelque réactions des visiteurs glanées par ci par là. Ils n’ont rien à dire. Hen la la, je m’inquiète, au montage ça ne sera pas suffisant, je le crains. Puis voici venu le temps des interviews. Celle du directeur, puff il n’est pas très dynamique. Mon Dieu, j’ai la poisse ou quoi ?
Puis le directeur de la communication, pas certaine que ce soit mieux. Quand ça veut pas, ça veut pas.
Voilà c’est terminé tout est en boîte.
Les dés jetés, les carrément, les doutes, les prises, les angles, les itv, les réactions. Tous les deux, on a tout donné. Giwaille est épuisé, vidé et troublé. Moi aussi. Emprunts de questionnement sur la finalité et le montage. Nous demandant comment tout ça va finir par faire un sujet… ou pas.
Dîner au bar du boucher. Un bon morceau de barbaque accompagné de la boisson locale (un rouge grand cru) nous requinque et efface tout. Nous libère. Pour ce soir. Le temps passe à une vitesse ! La nuit à peine finie et c’est le petit déjeuner. Giwaille n’est pas là. Il est en retard. Le doute m’assaille. Il ne viendra pas. Il m’a quittée me laissant là avec ma nullité, mes incertitudes, mon incompétence, mon amateurisme, mes idées de sujets à la con, complètement nazes, mon thé tiède dans cette salle sans fenêtre au plafond moulé.
Ha mais non, le voilà, il arrive. Il a bonne mine. Il sourit.
Tout passe vite, l’avion attrapé de justesse et les embouteillages parisiens, pas le temps de dire ouf incontestablement. Arrivés dans le hall à la télé, on se sépare. A peine avons nous fait connaissance que déjà tout nous éloigne.

Mon anxiété est à son comble et s’étale, s’immisce partout. Mon corps, mon espace, ma vie, mon quotidien, mon souffle. Le doute est partout. Une pieuvre tentaculaire. Dans l’attente du montage.

Et voilà le jour tant attendu, tant craint, tant redouté. Comme un examen j’attends les résultats. Au tour du rédacteur Miquelli d’éplucher les rushs de ce tournage pour essayer d’en faire quelque chose, de les faire parler. Aussitôt Miquelli met les yeux sur ce qui n’a pas été et pourquoi, immédiatement, c’est un supplice, je sais, je sens, mon intuition était fondée, on n’en fera rien. Car rien ne va, malgré toute notre bonne volonté, notre énergie, ni Giwaille, ni moi n’avons su faire.

Je l’avais bien pressenti, et bien dit. Rien n’a roulé comme il aurait fallu !

 

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J’adore le coulis !

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Surtout avec de la glace ou même du fromage blanc.
Une coupelle à glace. Une boule de vanille avec les grains noirs (ceux qui nous font croire que la vanille c’est de la bonne…) une boule de sorbet cassis. Des myrtilles fraîches et des framboises de mon primeur favori. Et alors tout s’emballe, se mélange, se fond, se colle, se nappe. Il n’y a pas à dire le coulis enrobe tout de sa bienveillance. Il veille sur nous. Il ne nous fera pas de mal au contraire. Il nous emmitoufle. Nous enveloppe, nous préserve, nous sauve de la morosité. S’il n’était pas là on s’ennuierait il n’y a pas de doute. Une glace un seul parfum ou même deux, sans agrément, aucun intérêt. Alors que là chaque bouchée est une surprise. Le coulis est là. Même la chantilly n’est pas à la hauteur. Toute seule, elle n’assure pas autant que lui.
Qui se souvient de Koukoulina la glace à trucs ? Son pouvoir à elle, c’est qu’une fois retournée et un peu fondue (faut le dire !), son coulis comme un caramel s’étalait de son délice sur toute la glace. Non mais alors quel truc incroyable. Ça n’existe plus hélas !

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Le coulis lie le tout et atteint la bouchée parfaite. Il est gentil, il m’aime. En fait, il n’y a rien d’aussi précieux et délicat qu’un coulis. Il se la pète pas il est la touche finale, celle qui permet d’atteindre la perfection. Aux fruits rouges, à la mangue, à la framboise ou aux fruits de la passion, et même à l’abricot peu importe sa saveur ou même sa couleur. Il est la touche indispensable du dessert. Il le rendra unique et comparable à aucun autre. Aucun scrupule il se glisse partout. Il ne faut pas trop le mélanger, il faut le laisser faire, le laisser aller, lui laisser son identité, son intention. Ainsi la surprise n’en sera que plus grande. Il faut lui laisser sa couleur et le laisser exister tel qu’il est. Il s’immisce alors dans la glace, s’il est blanche et qu’il est rouge. C’est un fameux spectacle ! Il est indépendant. Indispensable. Sans lui la vie serait moins envoûtante. Coulis je t’aime !

 

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Il n’y a pas de Pavlova ?

Comment ça ?
Mais enfin j’ai réservé ici rien que pour ça. On m’a garanti qu’il y en aura ! Mais voilà il n’y en a pas.
Alors oui le brunch est bien servi. Salade d’avocats et pépites rouges de grenade, call slow, takishi de saumon et de thon. Jambon de toutes les couleurs. Nems poulet curry ou bœuf basilic, crevettes sautées à volonté, émincés de bœuf tout bonnement bon.
On est chez Bon !
Saucisses, œufs brouillés et même viennoiseries divines me dit-on.
Riz un peu cantonnais et nouilles sautées Ne s’asiatiserions nous pas par ici ?
Bah si !
Et puis voilà les desserts. Compote fraises rhubarbe, tapioca aux fruits de la passion, tarte au citron meringuée, fruits rouges au fromage blanc, pana cota roses litchi. Mon Dieu quel régal. N’empêche il n’y a pas de Pavlova.  Mais je suis venue exprès pour ça. Voilà une fois de plus je viens pour un truc qu’il n’y a pas. Mais pourquoi ce n’est pas plus simple. Cette faim non assouvie va me conduire à en trouver quelque part en goûter souvent pour enfin rassasier ma curiosité gourmande ou ma gourmandise curieuse…
Non mais ils ne se rendent pas compte !! Les effets secondaires d’une envie culinaire non comblée. Alors le serveur aux petits soins a bien essayé de sauver les faces, la sienne et celle du restaurant. Hi hi hi le pov ! Pathétique. Il est arrivé avec une verrine de fruits rouges enchantillyonnés et pour prétexter la Pavlova : un bâton de meringue ! N’importe quoi !
Du coup j’ai fait des recherches. La Pavlova n’est pas russe. Non non non. Ou plutôt son nom est bien russe mais sa création est beaucoup plus exotique. C’est le dessert national en Nouvelle Zélande et en Australie. On ne sait pas trop qui a commencé Ils se disputent encore la paternité. Meringue, crème fouettée et fruits. Ces derniers s’opposent dans les goûts et les couleurs : banane et maracudja, fruits rouges et pêche, ou encore fraises kiwi.
Je ne vais quand même pas aller jusque là bas pour en trouver.
Mais non, mais non un peu de sérieux et de responsabilité.
J’ai été rue Clerc La Maison de la Chantilly. Rien que ça. Déjà son nom me fait saliver.
Oui mais, c’est très bon, très frais, très léger. C’est très emmerdant. Je savais que ce serait bon. Je le savais. C’est très simple comme dessert. La prochaine fois j’irai à la Meringaie.  Quand on est gourmandeusement curieuse ou curieusement gourmande, il faut peser le pour le contre. Affronter les choix, comparer les différentes propositions et étudier scrupuleusement les possibilités. Voilà ! Je vous l’avais dit. Si seulement il y en avait eues je n’en serais pas là !

Bon bah voilà, j’en reviens. Je vous présente Pélagie « Meringue, crème fouettée à l’infusion de citron vert, framboises et fruits de la passions », fabriquée à la Meringaie. Regardez là bien, parce qu’elle a déjà été engloutie !

Pélagie (La Meringaie)

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