ça sent le grillé !

Mais si.
Pas exactement l’odeur du barbecue, ni celle de la sardine non plus. Juste le grillé. C’est l’odeur que prend la viande. La marque noire que le grill lui laisse pendant la cuisson. Pas de gras pas de beurre. Une odeur sèche. Tout de suite après, le souvenir du beurre persillé remonte à la surface. Celui que le cuisto du Fort Royal posait sur la viande dans ce fameux restaurant. Une rondelle de beurre mélangé au persil ajouté sur la viande pour la décorer. Mais elle ne fait pas que ça la rondelle, elle fond se répand comme un coulis. Elle ajoute le gras qui permet à la viande d’atteindre l’extase… du goût. La pointe de subtilité qui fera de la bouchée un délice. Celle parfaite dont je me souviens encore des décennies plus tard.
Nous y allions tous les dimanches dans cette hôtel restaurant de Nouméa en Nouvelle Calédonie. Disposé à la fois près de la piscine et au bord de la plage. Un lieu paradisiaque (je l’ai su après). J’étais très jeune, une petite enfant. Je jouais avec une copine, fille de collègues de mes parents. Expatriés comme nous à quelque 17000 mille kilomètres de la France, conditions obligatoires de promotion de la fonction publique. Tellement chanceux de pouvoir profiter de ces contrées tropicales où les conditions financières des fonctionnaires nous permettaient un certain luxe impossible en métropole.
L’hôtel était notre terrain de jeu. Nous cherchions quelque mystère imaginaire et bien sur non élucidé ou un trésor que personne n’aurait encore trouvé. Et que nous avec toute notre finesse, notre intelligence et notre perspicacité allions découvrir, bien entendu.
Pour le déjeuner du dimanche, je prenais toujours comme mon père le steak au beurre persillé, avec des frites je crois. Et en dessert le mille-feuilles au dessus glacé pas saupoudré de sucre glace non non recouvert de fondant. C’était un régal ! Comme quoi une odeur me porte loin dans les souvenirs.
Chaque fois que je la sens, je me projette dans ces journées de mon enfance si pleine d’aventure, d’exotisme et d’insouciance.
Et dont l’odeur de grillé résume à lui seul le souvenir !

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