Restos testés

Les restaurants testés par le fabuleux festin de Fabienne

Le camion qui fume

« Le moment le plus long, c’est celui où tu l’as dans les mains… »
Tout le monde en parle, surtout la presse gourmande à dire vrai. « Un des meilleurs de Paris !», dit-on par ici, « des Américains venus de Californie pour nous le confectionner » peut-on lire par là. Cet hamburger tellement fameux qu’on fait la queue parfois longtemps, pour le savourer. Alors qu’en est-il exactement ?

Nous voici vendredi du mois de décembre, celui entre Noël et le jour de l’An. Jour délicieux, qui nous laisse encore quelques jours pour profiter des vacances et pas trop pour tourner en rond. Pas vraiment l’hiver, journée mouillée où le ciel hésite. Aujourd’hui le-camion-qui-fume stationne dans le marché, au 13 place de la Madeleine. C’est un petit camion. Un auvent, 4 cuisiniers en tee shirts bleus affairés, un comptoir pour prendre la commande, un autre pour la réceptionner. Et voilà c’est parti. Enfin c’est vite dit, disons qu’on attend. Comme tout le monde. Et du monde, il y en a ! Une vingtaine de personnes patiente dans une ambiance fraîche et frissonnante. Juste le temps de ressentir l’humidité dans les pieds, nous passons commande : 3 BBQ, 3 frites, 2 cocas zéro (il y a déjà rupture de coca normal). Ensuite, il faut encore ce ranger dans une nouvelle file pour réceptionner nos sandwichs ; un petit quart d’heure. Oui je sais, on n’est pas obligé d’endurer tout ça, mais je ne peux pas résister. Incroyable de quoi un estomac gourmand est capable, de ténacité, d’endurance, dés qu’il s’agit de manger un bon truc ! Ça y est, on l’a ! Le graal de la cuisine américaine, le symbole de l’obésité, la xème version du hamburger, le trésor de nos papilles. J’ai presque envie de narguer ceux qui attendent toujours… nananère. Non, non sagement, je me retiens.

 
« Le moment le plus long, c’est celui où tu l’as dans les mains et que tu attends de trouver le bon endroit pour le déguster ».

Par chance, la voiture est garée juste à côté, elle fera notre salle à manger du jour. Alors on déguste. Et on se régale. En silence. Beignet de coriandre, bacon, oignons caramélisés, cheddar, sauce barbecue, steack hâché (of course!) repliés entre deux bouts de pains ronds. Ouaouh c’est top. Vraiment. Les frites toutes petites, toutes mignonnes ont un délicieux goût de pommes de terre. Oui c’est idiot ce que je dis, mais posez vous la question ? Quand avez-vous mangé des frites au goût de patates ? Quand ?
Alors, et bien, franchement, ça vaut le détour. Oui, tout s’envole, les queues, les pieds humides, le vent frais frissonnant, ce déjeuner inconfortable dans la voiture, l’attente, tout et même le chauvinisme, dire qu’il a fallu qu’ils viennent de là-bas pour nous le faire si bon !

 

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Le boeuf sur le toit

« C’est moisi.
– Mais non, Monsieur, c’est du charbon ! ».
Premier commentaire entendu à la brasserie « Le bœuf sur le toit« .
Ca commence fort.
C’est une réduction de 20 % qui nous amène dans cet établissement, près de l’avenue des Champs-Elysées, ancien cabaret des années 20. Le décor est resté intact, kitsch et orange, la lumière du jour ne filtre pas. Trois salles en enfilades.
Est-ce la nourriture qui est moisie ? Ou le client mal embouché ?
Le doute s’installe donc en même temps que nous, à une table dans une promiscuité peu confortable, un voisin sourd parle fort, l’autre râle après les plats à la fraîcheur répréhensible.
Un spectacle incessant défile devant nos yeux : serveurs, serveuses portent comme un trophée leur plateau chargé. Une atmosphère survoltée, rythmée de bruits de vaisselle et de couverts. On en a plein les oreilles.
Homard, foie de veau, écrasée de pommes de terre, expédiés tout aussi rapidement que la commande. Puis tiramisu, tarte à la rhubarbe, cafés.
« – Alors le tiramisu ?
– Le tien est meilleur. » Ouaouh, rien que pour cette réponse, ça valait le déplacement….

Pour le reste c’est d’ici que vient l’expression faire un bœuf.
A cause de celui qui est sur le toit…
C’est tout ce qu’on en retiendra.

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Dimanche à la Fontaine de Mars

Il y a longtemps que je voulais tester. La première fois que j’ai entendu parler de ce restaurant c’est quand Barak Obama est venu en France en juin 2009. Qu’est ce que ce restaurant pouvait bien avoir de si extraordinaire pour que le président des Etats Unis him-self y vienne dîner.
J’ai réservé le matin même pour le dimanche 12h30 13h00. On m’a d’abord proposé le 1er étage, puis le monsieur m’a rassuré en me disant que peut-être il aurait de la place au rez-de-chaussée. Ça semblait être une chance ou un honneur voire une faveur, je n’ai pas su définir !
1er weekend end de mai pourtant le temps est exécrable entre nuages noirs, pluies glaciales et rayons de soleil. Je trouve une place pour me garer assez facilement. Nous sommes entrés, le restaurant n’est pas plein, on nous installe au rez-de-chaussée… une table à côté d’un couple d’habitués nous ont-ils confié. Table avec nappe à carreaux, serveurs sympathiques, propres, bien peignés, en tablier noir. Aucune trace des Obama, pas de photo, rien. Même pas une plaque « ici a dîné Barak Obama Premier Président noir des Etats Unis ou Premier Noir Président…», bref discrétion …. Chutt ! Chutt !
Très vite on nous apporte la carte, petite toute simple avec les spécialités, les incontournables. Un apéro oui d’accord, un kir oui mais pas royal (c’est moins cher, oui mais alors c’est vraiment moins bon…) Je prends un suprême de poulet crème de morilles, purée maison, mon fils le même poulet mais avec des frites maison, mon mari un confit de canard pommes sautées crues. (Bah oui, parce qu’on peut aussi les faire sautées cuites !) Les plats arrivent divins, brûlants, fumants. Brûlants comme si c’était impossible, ce n’est pas croyable comme ça fait plaisir de manger les aliments chauds, brûlants et savoureux ça c’est exceptionnel.
Le poulet est exquis avec sa crème de morilles, ma purée aussi, mais je goûte les frites de mon fils. Alors là extase suprême (comme le poulet …), la même odeur que dans mon enfance, le même goût aussi. Précisément quand mes parents nous emmenaient au ski dans le Jura chez Madame Laberthe, en vérité là-bas il n’y avait pas que les frites qui avaient cette odeur, la maisonnée aussi. Mais bon, en tous cas des frites merveilleuses ! Nous sommes silencieux tout à notre recueillement de délectation gourmande. Quel plaisir !
Le dessert, sur le conseil de nos voisins (habitués donc !), mon mari choisit l’île flottante, la meilleure de Paris nous dit notre voisine, une des meilleures rectifie son compagnon, moi je me contente d’un baba au rhum, mon fils d’une mousse au chocolat. Et nous voici de nouveau retombés dans un silence gastronomique d’extase partagée de gourmandise, chacun de nous trois armé de cuiller allant tester dans l’assiette de l’autre et se répandant en humm, humm, humm et encore humm. Bon là il faut dire que le rhum du Baba m’a légèrement enivrée. Mais quand même la crème anglaise est onctueuse comme jamais je pensais que ce soit possible, mon fils n’en revient pas de sa mousse au chocolat, la rangeant dans ses souvenirs culinaires à côté du hachis Parmentier à la truffe du New York. Et moi glissant légèrement dans cet état proche du bonheur où tout est réuni pour se dire que ça vaut le coup finalement, tout ça !
Donc sans aucun doute, je vous recommande chaleureusement ce merveilleux endroit. Seul bémol, ils sont trop rapides. Le repas tout compris a duré à peine une heure. Mais je leur pardonne !
Ah Au fait, en fait les Obama ont dîné au premier étage. Comme quoi ….


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